Le   POLYGONE

 

Correspondance militaire

de Napoléon Ier

 

Extraite de la correspondance générale et publiée par ordre du ministère de la guerre, Tome troisième.

Paris - 1876 

Dispositions ordonnées pour l’école de Fontainebleau au maréchal Berthier

Saint-Cloud, 12 thermidor an XIII (31 juillet 1805)

    "Mon intention est qu’un polygone soit établi à Fontainebleau. On choisira, à cet effet, une allée de la forêt où l’on puisse établir une butte à 240 toises. Il y aura à cette batterie une pièce de 6 et une pièce de 12 sur affût de campagne, un obusier, une pièce de 12 sur affût de côte, une pièce de 12 sur affût de place, une pièce de 24 sur affût de siège, deux mortiers, l’un de 8 pouces, l’autre de 12. La batterie, les plates-formes, la butte, tout sera construit par les élèves et sera établi avant le 1er vendémiaire. Mon intention est que chaque élève aille au polygone trente fois au moins par an, et tire lui-même de boulets et des bombes.

 

    Le directeur demande un professeur de fortification de plus ; je ne vois pas qu’il y ait d’inconvénient à le lui accorder.

 

    Il faut qu’au 1er vendémiaire il y ait dans la caserne de la place pour 600 élèves ; s’il est nécessaire de déplacer quelqu’un, il me paraîtrait convenable que ce fussent les professeurs, qui peuvent loger en ville. Je désire même qu’on puisse porter l’école à son complément primitif, c’est-à-dire à 1 200 élèves. Il est nécessaire qu’indépendamment de l’école de bataillon on donne aux élèves l’instruction pour les évolutions de ligne. Il est aussi indispensable d’établir, le plus tôt possible, un manége. Recommandez qu’on soit plus sévère sur le port d’armes, qui ne m’a pas paru assez exact ; le pas accéléré m’a paru vicieux ; ce vice a été acquis de la Garde ; le but n’est pas de changer la mesure, mais d’aller plus vite, pour faire plus de chemin ; il est manqué dans l’instruction actuelle.

 

    Je donne une nouvelle organisation au prytanée de Saint-Cyr ; j’ai besoin d’un officier ayant été colonel, pour lui donner dans cette école le même commandement que le général Bellavène à Fontainebleau. J’ai besoin aussi d’un chef de bataillon et de deux capitaines d’infanterie, et d’un sergent d’artillerie. Proposez-les-moi parmi ceux que je crois avoir réformés à Fontainebleau. Mon intention est de faire du prytanée militaire un élément de Fontainebleau; il doit à l’avenir exister sur le même pied. Ne voulant plus, aussitôt que cela sera possible, tirer les sous-lieutenants à ma nomination que de ces écoles, il me faut 600 jeunes gens par an. Or, les cours étant de quatre ans, et, avec les exceptions, de trois, le nombre des élèves doit être de 1,800. Fontainebleau ne pourra jamais m’offrir beaucoup au-delà de la moitié.

    NAPOLÉON"

    Archives de l’Empire

 

Pistes spéciales d'entraînement motocycliste, situées sur l'ancien polygone d'artillerie de Fontainebleau

 

    Il semble que cette lettre de Napoléon soit bien à l'origine de la création du polygone d'artillerie de Fontainebleau. Cet espace militaire, affecté au Ministère de la Guerre par décret de 1875 puis de 1939, sera mis à la disposition de l'Etat-Major Centre Europe après le second conflit mondial. Il y édifie deux bâtiments dénommés "stations-radio X1 et X2".

    Le polygone sera utilisé par la Gendarmerie à partir de 1967, pour la création des pistes spéciales d'entraînement motocycliste.

    """L'Arrêté du 14 janvier 1991 portant affectation d'un terrain, J.O. du 08 février 1991, affecte à titre définitif au Ministère de la Défense,  (direction centrale du génie) un terrain dépendant de la forêt domaniale de Fontainebleau (Seine et Marne) situé sur cette commune, lieu-dit Puits du Cormier....."""

    L'entretien de l'hippodrome militaire et de la forêt faisant partie du polygone est toujours effectué par les militaires du Centre Sportif d'Équitation Militaire.

 

 

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    Légende:

    1875 : Décret du 15 février, affecte au département de la guerre une partie de terrain comprise entre la route ronde et le mail Henri IV (1-F-G-2-3-4-5-C-D-6-7-Z-X-B), pour l’établissement d’un polygone d’artillerie. P.V. de remise du 29 juin,.surface approximative : 140 ha.

    1876 : Décret du 11 janvier, affecte au Département de la guerre une parcelle de terrain contiguë à la lisière Sud du polygone d’artillerie et formant une bande de 3000 m sur 50 m (7-8-9-x-y-z) pour l’agrandissement dudit polygone. P.V. de remise du 20 avril, surface affectée : 15 ha.

    1894 : bornage des deux parties antérieurement affectées, effectué le 31 mai (P.V. et plan).

    1939 : Décret du 7 avril affecte au Département de la guerre, une parcelle de terrain contiguë à la lisière Nord du polygone d’artillerie (A-2-G-F) pour l’extension dudit polygone. Au Nord, la limite passe à 6 m au delà de l’axe de la route du puits du Cormier. P.V. de remise du 12 juillet surface approximative affectée : 3,40 ha.

    1952 : Décret Ministériel n° 05 575 DG/A du 05.12.1951, rétrocède au domaine forestier la partie du polygone d’artillerie (B-E-Y-Z-X) en compensation du camp Guynemer. P.V. de rétrocession du 22 mars 1952, surface approximative rétrocédée : 46,30 ha.

    1954 : Décret Ministériel n° 02 201 DG/A du 20 avril, rétrocède au domaine forestier la partie du polygone d’artillerie (C-5-6-D) en compensation d’une parcelle de 1,80 ha affectée à l’éducation nationale (arrêté d’affectation du 29 octobre). P.V. de rétrocession du 8 décembre 1954. Surface approximative rétrocédée : 2,40 ha.

    1956 : bornage de la partie existante du champ de tir effectué le ?. (PV et plan). Surface approximative restante : 109 ha, 30 a, 40 ca.

 

A suivre...