SECURITE  ROUTIERE 

 

 

Le 19 mai 1928, une Instruction Ministérielle du Ministre de la guerre Paul Painlevé (1863-1933), confie la "Police spéciale de la route" à la Gendarmerie.

 

…« En exécution des prescriptions de l'article 309 du décret du 20 mai 1903, tous les militaires de l'arme exécutant les tournées prévues sont porteurs d'un ordre de service permanent.

Les militaires de la Gendarmerie auront à constater des infractions, ils devront, si les contrevenants sont en marche, les avertir par un ou plusieurs coups de sifflet et ne constater une contravention au "vol" que lorsqu'il ne pourront les contraindre à s'arrêter. »…

 

La Gendarmerie Nationale tient une place importante au sein du dispositif interministériel de lutte contre l'insécurité routière puisqu'elle exerce son action sur 95 % du territoire national ainsi que sur la majeure partie du réseau routier et autoroutier.

La surveillance de la circulation est sans doute l'activité la plus visible de la Gendarmerie Nationale, bien qu'elle ne représente que 15 % du travail quotidien des Brigades Territoriales. Une mission qui consiste non seulement à sanctionner les fautes des automobilistes mais aussi à mettre en place des secours en cas d'accident et à sensibiliser les citoyens aux dangers occasionnés par la circulation routière. De plus, la peur du gendarme n'engendre t-elle pas une certaine sagesse chez les usagers de la route ?

 

La Gendarmerie Départementale a un rôle prééminent en matière de sécurité routière par la mobilisation deBT Argentan, 1928 l'ensemble de ses Brigades, des Pelotons de Surveillance et d'Intervention de la Gendarmerie et des unités motorisées ou d'autoroute. Les unités de Gendarmerie Mobile sont souvent appelées en renfort de la Gendarmerie Départementale, notamment à l'occasion des grandes migrations saisonnières qui nécessitent l'activité journalière de 15 000 gendarmes.

Grâce à un système automatisé pour l'aide à la circulation (S.A.G.A.C.), la Gendarmerie Nationale exerce une activité permanente dans le domaine du recueil des statistiques relatives au service et aux accidents de la circulation. Ce dispositif télématique communique directement avec le système de gestion de l'information du Centre National d'Information Routière, basé à Rosny-sous-Bois (93).

 

 

 

La Police de la route de l'an 2000

 

 

On le sait peu : la France est le pays le plus policé d'Europe, avec 1 agent de Police ou de Gendarmerie pour 270 habitants (en ce non compris la police municipale, les gardes-champêtres ...).

Point faible : il existe beaucoup moins de service de nuit que de jour (en dehors de Paris, et des unités autoroutières).

En fait, il existe surtout de nos jours une police de la route sur ... les autoroutes.

Les forces de Police et de Gendarmerie affectées à la sécurité du réseau autoroutier ont en effet la majeure partie de leur temps consacrés aux contrôles routiers, ciblés principalement sur l'excès de vitesse.

La police de la circulation représente 18 % de l'activité quotidienne des Brigades de Gendarmerie, 16 % de celle de la Police Nationale et 7 % chez les CRS.

Selon l'Observatoire Interministériel de Sécurité Routière, " la répression des infractions routières atteint un niveau proche du rythme maximum possible compte tenu de l'organisation actuelle".

Ainsi paradoxalement ce sont les voies les plus sûres (les autoroutes) qui sont les plus contrôlées, et alors que la nuit représente 1/3 des accidents et 46,7 % des tués la présence des forces de l'ordre y demeure très faible.

Les méthodes de travail demeurent axées essentiellement sur le "tout répressif". En témoigne notamment cette déclaration du Commissaire divisionnaire à la direction centrale de la sécurité publique : Nous avons eu longtemps le culte de la statistique, ne pas faire moins de P.V. que l'année précédente".

Et le magazine de la Prévention Routière qui rapporte cette phrase de préciser : "Après le trouble suscité par les directives de Bernard Pons, ministre des Transport de 1995 à 1997, qui demandait de placer les radars de façon visible et d'annoncer les contrôles, il semble que l'on revienne à une doctrine plus orthodoxe".

 

Pour illustrer la permanence de la demande et de résistance à la création d'une "Police des Routes", voici enfin un extrait d'article du n° 400 de "La revue du Touring-Club de France":

"Malheureusement nos finances publiques ne nous permettent pas d'avoir d'emblée la vaste organisation de police routière qui est évidemment désirable. Le budget national n'a pas supporté qu'un franc fût affecté à cette oeuvre, de nécessité impérieuse cependant, et, une fois de plus, c'est l'initiative et la finance privées qui ont dû généreusement fournir les six automobiles indispensables à ce début de discipline ; l'Union Nationale des Associations de Tourisme (U.N.A.T.), dont Léon Auscher est président, a donné les 200.000 Francs qu'il faut pour assurer le fonctionnement du service."

 

Cet article date de mars 1928, mais en cette année 2003 où la sécurité routière est érigée "grande cause nationale", n'est-il pas toujours très largement d'actualité ?